vendredi 28 novembre 2008

C2DS - Risques liés à l'exposition chimique des femmes enceintes et des jeunes enfants : Roselyne Bachelot annonce une campagne d'information

Lors de son discours d’ouverture du colloque « Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant » qui se tient en ce moment même au Ministère de l’écologie à Paris, Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN, Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative a annoncé : « Nos efforts communs, en France, en Europe et dans le monde, doivent être orientés de telle sorte que nous puissions vivre dans un environnement chimiquement moins dangereux.Consciente de l’importance de la recherche scientifique et déterminée à protéger et à mieux informer le grand public, je vais commander à l’INSERM une expertise collective sur la mutagénèse et la reprotoxicité de produits chimiques, notamment les produits classés CMR 3, c’est-à-dire sans effets prouvés chez l’homme ou chez l’animal mais pour lesquels une suspicion d’effet CMR existe.
Je m’apprête également à saisir le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, pour faire réévaluer le risque des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant.
Je pense notamment aux cosmétiques distribués dans les maternités.
J’interviendrai, enfin, au niveau européen pour que soit connue, dans le respect du secret industriel, la composition quantitative et qualitative des cosmétiques.
Informer constitue, en effet, l’une de mes priorités.
C’est donner à chacun, et en particulier aux plus sensibles, comme les femmes enceintes ou les enfants, une liberté de choix des plus essentielles.
Aussi, je tiens à ce qu’une campagne d’information soit réalisée par l’INPES sur les risques potentiels liés à l’utilisation, pendant la grossesse, de certaines substances chimiques, notamment celles qui seront identifiées par l’expertise collective de l’INSERM.
Cette campagne s’adressera au grand public, aux femmes enceintes ou susceptibles de l’être, mais aussi aux professionnels de santé, pédiatres, gynécologues-obstétriciens et sages-femmes.
Je ferai insérer dans le carnet de maternité une information sur le risque potentiel de l’utilisation de ces produits pendant la grossesse.
J’aimerais, enfin, faire étudier, en partenariat avec les industriels, la possibilité d’apposer, sur les produits reprotoxiques, un logo indiquant qu’ils ne sont pas recommandés aux femmes enceintes et aux jeunes enfants.

14 % des couples consultent en France pour des difficultés à concevoir.

Même si les causes peuvent être multiples, à ces couples en souffrance, à ceux qui, plus généralement, craignent pour leur santé, nous devons une transparence totale.
L’enjeu est trop important pour que nous restions dans l’incertitude.
Face à la complexité, à la diversité et à l’ampleur des pathologies d’origine environnementale, nous devons impérativement renforcer notre expertise et partager nos connaissances au-delà
des frontières. »

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Communiqué de presse

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Paris, le mardi 25 novembre 2008

Risques liés à l’utilisation de certaines substances chimiques :
Roselyne Bachelot-Narquin et Nathalie Kosciusko-Morizet apportent des réponses concrètes

Au nom du principe de précaution, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargé de l’écologie, proposent des mesures et des outils d’information sur les risques liés à l’utilisation de certaines substances chimiques, notamment à destination des femmes enceintes et des jeunes enfants.
Dans l'ensemble des pays industrialisés en effet, la fertilité humaine s’altère avec notamment une diminution de la production spermatique de 50% en 50 ans, un doublement de l'incidence du cancer du testicule et de certaines malformations génitales. Les causes sont multiples, mais les produits chimiques semblent porter une responsabilité, notamment celle liées aux perturbateurs endocriniens.

Face à cette situation, Roselyne Bachelot-Narquin engage plusieurs actions :

Poursuivre les études scientifiques, notamment celles financées par le ministère de la santé depuis 1995.

Entreprendre une expertise collective de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) sur la mutagénèse et la reprotoxicité des produits classés CMR 3, dont les effets sont non prouvés chez l’homme ou l’animal mais pour lesquels une suspicion d’effet CMR existe.

Réévaluer le risque des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant avec l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé).

Mener une campagne d’information à destination du grand public, des femmes enceintes ou susceptibles de l’être, mais également des professionnels de santé, dont les pédiatres, gynéco-obstétriciens et sages-femmes par l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé). Cette campagne devrait mettre l’accent sur les risques potentiels liés à l’utilisation de certaines substances chimiques, notamment celles identifiées par l’expertise collective de l’INSERM, pendant la grossesse.

Insérer dans le carnet de maternité une information sur le risque potentiel de l’utilisation de ces produits pendant la grossesse.

Face à cet enjeu, Nathalie Kosciusko-Morizet réaffirme l’importance de la lutte contre l’imprégnation chimique de l’environnement, au travers de plusieurs actions :

Continuer le Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens
(PNRPE), mettre en place ses premiers résultats en 2009, et annoncer les projets retenus au titre du deuxième appel d’offre en janvier 2009.

Mettre en œuvre le règlement REACH, concernant de plus de 30 000 substances chimiques sur 11 ans. Ainsi, au 24 novembre 2007, 3334 entreprises françaises sur 35 058 entreprises européennes se sont déclarées, avec plus de 10 7354 pré-enregistrements.

Appuyer la mise en place du plan ECOPHYTO 2018, conduisant à la réduction de 50 % de l’usage des pesticides, si possible d’ici 10 ans,et au retrait de 53 substances actives les plus préoccupantes, dont 30 avant fin de l’année 2008

Construire un pôle national applicatif en écotoxicologie et toxicologie s’appuyant sur un réseau de pôles régionaux, qui conforte les recherches déjà engagées

Ensemble, les ministres de la santé et de l’écologie travaillent pour bâtir un environnement respectueux de la santé. Le Plan national santé environnement 2 élaboré en partenariat entre le ministère du développement durable et la santé centre son action sur la lutte contre les inégalités environnementales dont les populations sensibles, les enfants et les femmes enceintes sont la priorité.

Contacts presse
Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative : 01 40 56 40 14
Secrétariat d’Etat à l’Ecologie : 01 40 81 77 87

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