LAVAL, 21 janvier 2011 (APM) - Un établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes (Ehpad), inauguré vendredi à Laval avec une crèche attenante, est le premier établissement de soins français à recourir au cuivre pour prévenir les infections nosocomiales, a revendiqué le Centre d'information du cuivre, laitons et alliages.
Le Centre d'information du cuivre est l'organisation professionnelle des producteurs et des transformateurs de cuivre, chargée d'en promouvoir les applications sur le marché français.
L'Ehpad en question compte 60 lits, pour moitié d'accueil temporaire et pour l'autre moitié d'accueil de long séjour, dont 16 pour la maladie d'Alzheimer et 14 pour la dépendance physique et psychique, et emploiera 43 équivalents temps plein (ETP). L'établissement est associé à une crèche inter-entreprises de 50 places, au sein du Centre inter-générationnel multi-accueil (Cigma) géré par la SARL Civedim. Le projet revendique l'exemplarité sur le plan sanitaire mais également social et environnemental.
Le bâtiment de près de 2.000 mètres carrés, inauguré vendredi derrière la Polyclinique du Maine et à proximité du centre hospitalier (CH) de Laval, a été entièrement équipé de poignées de portes et de mains courantes en cuivre, dans le but de lutter contre les infections nosocomiales.
Ont été installés 260 mètres linéaires de mains courantes en tube de cuivre, 205 paires de béquilles de porte, 153 paires de rosaces pour serrure et 27 serrures à condamnation, réalisés par la société Cuivrinox et labellisés Antimicrobial Copper*, une marque qui "vise à distinguer les produits et fabricants utilisant du cuivre ou des alliages de cuivre naturellement antibactériens".
Ni Cuivrinox ni le gestionnaire du Cigma n'étaient en mesure vendredi après-midi d'apporter des informations à l'APM sur le surcoût de l'utilisation du cuivre par rapport à des matériaux standard.
Le Centre d'information du cuivre a mis en avant trois études britanniques, soutenues par l'Association du développement du cuivre et publiées en 2006 et 2010 dans The Journal of Hospital Infection et en 2007 dans Applied and Environmental Microbiology, afin de justifier le choix sanitaire du cuivre pour lutter contre les infections nosocomiales.
L'étude la plus récente a porté sur des lunettes de toilettes, des poignées de robinets et de portes dans un service médical. Elle a montré que le nombre médian de micro-organismes à la surface de ces objets était inférieur de 90% à 100% lorsqu'ils étaient en cuivre par rapport à un autre matériau standard.
Une autre étude a comparé l'inoculation de 2 millions de virus de la grippe A sur des surfaces en cuivre ou en acier inoxydable et a montré que seuls 500 virus restaient actifs sur le cuivre après une incubation de six heures, contre 500.000 virus sur l'inox après 24 heures.
La dernière étude a prouvé un effet sur des souches de staphylocoques dorés résistants à la méticilline (Sarm), qui ont été éliminées après 45 à 90 minutes à 22°C sur une surface en cuivre, alors qu'elles ont continué à être détectées sous forme viable après 72 heures sur de l'inox.
Le centre d'information du cuivre a précisé à l'APM que le Cigma de Laval était également équipé de canalisations d'eau en cuivre pour lutter contre la prolifération des légionelles mais qu'il ne s'agissait pas d'une première en France pour un établissement de soins.
Le Centre d'information du cuivre aura un stand d'information aux états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient organisés à Paris jeudi 27 et vendredi 28 janvier par l'association de lutte, d'information et d'études sur les infections nosocomiales et la sécurité des patients, Le Lien. Le programme prévoit aussi l'intervention jeudi d'un membre du centre sur le thème "le cuivre, le grand retour?", lors d'un débat sur "ces innovations qui dérangent, parlons-en!".
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