vendredi 6 janvier 2012

Adapter la check-list pour mieux l'adopter

Améliorer la sécurité du patient au bloc opératoire est un objectif prioritaire pour la Haute Autorité de
Santé et tous les acteurs de la santé. De nombreux programmes et démarches sont en place pour
« mettre sous contrôle » ce point critique. Un des leviers d’amélioration est le travail en équipe. C’est
pourquoi la HAS recommande, depuis près de 2 ans, l’utilisation d’une check-list « Sécurité du patient
au bloc opératoire », qui permet de vérifier avant toute intervention et de manière croisée au sein de
l’équipe, un certain nombre de critères essentiels et d’améliorer les échanges d’informations.
L’efficacité de programmes type check-list, aujourd’hui incontestée, permet de réduire de 30% les
complications suite à une intervention chirurgicale.*
La check-list, connue et reconnue mais trop peu exploitée
Les retours d’expérience montrent que les professionnels sont sensibilisés et approuvent la check-list,
largement mise en oeuvre dans les établissements. Son efficacité est elle-aussi reconnue. Pourtant, la
check-list n’est pas utilisée de manière optimale par les professionnels et le partage des informations
au bloc est encore insuffisant, notamment lors du temps de pause préopératoire ou lors des
prescriptions postopératoires concertées. De la même manière, la check-list n’est pas assez utilisée
comme support d’analyse des situations qui donnent lieu à incident ou interruption de l’intervention.
Des staffs et/ou des réunions de morbimortalité doivent être mises en oeuvre pour favoriser les
échanges multiprofessionnels et pluridisciplinaires et permettre de proposer des solutions locales, afin
de réduire le risque de récidive. Cette sous-exploitation de la check-list est de nature à compromettre
son efficacité, c’est à dire comme le prouvent les études, la réduction d’un tiers des complications
post-opératoires.
Un redéploiement conduit sur le terrain par les professionnels
La HAS, ses partenaires professionnels et les représentants de patients ont donc décidé de passer à
une seconde phase : redéployer le bon usage de la check-list dans le cadre de la gouvernance propre
des établissements et notamment des CME et conseils de bloc opératoire. En pratique, il est demandé
aux institutionnels, aux leaders et aux professionnels des établissements de procéder à un
redéploiement de la check-list dans leurs blocs, prenant en compte leurs spécificités et les freins
identifiés, et donc de procéder aux adaptations nécessaires à une meilleure adoption. Afin de faciliter
cette deuxième phase, la HAS et ses partenaires ont élaboré différents supports et programmes mis à
disposition des établissements sur le site internet de la HAS : guides de présentation, fiches
synthétiques d’information, supports d'auto-évaluation, grilles d'interview, suivi d'indicateurs... en
attendant le support du Web 2.0.
La HAS suivra et valorisera ce redéploiement au travers de la procédure de certification des
établissements de santé et du programme inter-spécialité du dispositif d’accréditation des médecins.
La check-list “Sécurité du patient au bloc opératoire” introduit une modification des pratiques
habituelles et des relations interprofessionnelles au bloc opératoire et par là même une évolution de la
culture sécurité des équipes. Elle doit maintenant faire partie intégrante du travail au quotidien des
équipes et ce, afin de garantir une chirurgie plus sûre. Ainsi, auparavant les chirurgiens utilisaient bien
souvent un questionnement générique du style « Incision ? » avant de commencer l’intervention ;
dorénavant, les professionnels enrichiront ce dialogue par des vérifications simples, mais systémiques
comme par exemple « C’est bien Mr X, qui est opéré de … ? Le matériel y est–il disponible et
opérationnel ? L’antibioprophylaxie a-t-elle été réalisée selon le protocole ?… »
* Haynes AB, Weiser TG, Berry WR, Lipsitz SR, Breizat AH, Dellinger EP, et al. A surgical safety checklist to reduce
morbidity and mortality in a global population. N Engl J Med 2009;360:491–9.
Consultez les documents d’information et de communication, ainsi que le guide
d’auto-évaluation Check-list sur www.has-sante.fr

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