lundi 30 juin 2008

Développement durable

HOSPIMEDIA 4 avril 2008

Les établissements de santé se mettent peu à peu au vert

Des établissements construits avec des matériaux non cancérigènes, des dispositifs médicaux exempts de toute toxicité, le respect systématique du tri et du recyclage des déchets, mais aussi l’analyse des effluents ou le recyclage des eaux usées… voilà comment le Comité de développement durable en santé (C2DS) envisage l’univers idéal des établissements de soins. Ce qui paraît n’être qu’une vision semble pourtant peu à peu s’imposer comme une réalité ont témoigné les intervenants à la deuxième Agora du développement durable en santé, organisée mercredi par le comité.

Encouragés par le "Grenelle environnement" porté par Jean-Louis Borloo ministre de l'Ecologie, certains établissements se lancent dans une démarche de développement durable. Cela passe notamment par les achats avec la volonté pour ceux qui suivent ce mouvement de devenir des "consom'acteurs" responsables, ont rappelé les intervenants à la deuxième Agora du développement durable en santé, organisée mercredi par le comité (C2DS) à la Plaine Saint Denis.

Des efforts encore

Il y a un an, celui-ci faisait signer la charte des achats responsables en santé aux représentants des centrales d'achat soit : la centrale d'achats de l'hospitalisation privée (CAHPP), la Centrale d'achat de conseil et d'information des cliniques (Cacic), le club H et l'Union des groupements d'achats publics (UGAP). Depuis, les signataires qui témoignaient à l'Agora, ont essentiellement entrepris, auprès de leurs adhérents et de leurs fournisseurs, des actions de sensibilisation à la démarche du développement durable. Celles-ci passent par des réunions, des formations au bon usage, des plaquettes d'information ou des nomenclatures d'articles. Dans un souci d'éco-responsabilité, certains ont d'ailleurs généralisé la dématérialisation de leurs commandes et de leurs factures ou encore de leurs catalogues. Olivier Toma, le président du C2DS a d'ailleurs salué leurs différentes initiatives les qualifiant de "pédagogiques" et "d'exemplaires". Mais estimant qu'il ne s'agissait que d'une première étape, il les a encouragé à prendre des engagements encore plus marqués en faveur du développement durable en les appelant notamment à exclure les produits "polluants" de leurs catalogues. "Il faut oser", a-t-il ajouté.

Des salariés aussi engagés

Dans cette aventure citoyenne, chacun a une responsabilité, ont rappelé les intervenants. Si les directeurs d'établissements donnent généralement l'impulsion pour suivre ce mouvement, les salariés ont aussi un rôle fondamental, a indiqué Philippe Mousnier, sociologue, expert en intelligence économique et développement durable. Pour lui, la responsabilité de ces derniers est triple. Ils tiennent en effet un rôle d'agent ou de relais dans les actions de développement durable. "Sans eux rien n'est possible", a-t-il précisé. Et ils sont aussi des acteurs et des porte-paroles. Leurs actes auront une incidence en dehors même de l'établissement entraînant un effet "boule de neige". Conscients du chemin à parcourir pour arriver à la généralisation des comportements, les intervenants à l'Agora ont été plutôt optimistes. L'identité professionnelle des soignants, le sens qu'ils donnent à leur métier, leur engagement et leur sensibilité pour se préoccuper de la santé, et donc de l'environnement, sont des atouts indéniables, a estimé Sophie Gaudeul, secrétaire confédérale CFDT et sociologue du travail et des organisations. Pour elle, l'approche de cette démarche doit aussi être globale. Si les enjeux environnementaux sont importants, il ne faut surtout pas qu'ils occultent les problématiques sociales (comme la pénibilité au travail par exemple).

Les enjeux économiques

L'aspect économique pourra lui aussi jouer en faveur du développement durable. Ainsi, les établissements peuvent mettre en place des mesures qui n'ont pas forcément un coût important sur les budgets. Il a été par exemple prouvé que les déplacements des personnels dans les salles d'opération multipliaient les risques d'infections nosocomiales, les limiter peut-être une mesure profitable pour les patients et qui n'a pas réellement de coût, a indiqué Claude Rambaud, présidente de l'association d'information et d'aide aux victimes d'infections nosocomiales et d'accidents médicaux (LIEN). En conclusion de cette journée, Olivier Toma a reconnu que s'il était toujours très difficile de changer les pratiques, il croyait toutefois au cercle vertueux des expériences qui se multiplient.

Lydie Watremetz

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