dimanche 1 juin 2008

L’éducation du patient : une priorité pour 75 % des directions d’établissements de santé

Le plan national pour l’« Amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques », paru en avril 2007 prévoit le développement de l’éducation du patient au niveau national, en ambulatoire comme à l’hôpital. Afin d’éclairer la réflexion sur le développement et le financement de l’éducation du patient à l’hôpital, l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) a mis en place une enquête. Baptisée EDUPEF (Education du Patient dans les Etablissements de santé Français), elle avait pour objectif d’identifier et décrire les activités d’éducation du patient, ainsi que leurs modalités d’organisation dans les établissements de santé français connus pour avoir développé ces activités.

L’éducation du patient : une priorité pour les établissements
75 % des directions d’établissements de santé considèrent l’éducation du patient comme une priorité institutionnelle.
Les établissements visés déclarent en moyenne 6 à 7 ensembles d’activités d’éducation du patient en cours. Celles-ci portent sur des thèmes variés : diabète (74 % des établissements), chirurgie (54 %), maladies cardio-vasculaires (50 %), addictologie (47 %), maladies respiratoires (35 %)…
Plus de deux tiers (69 %) des directions d’établissements de santé déclarent comme prioritaire le développement des activités d’éducation du patient. Ceci se confirme par l’inscription de l’éducation du patient dans le plan de formation (77 %) et dans le projet d’établissement (78 %). Pour réaliser ces activités, 42 % des établissements collaborent avec des organismes d’aide méthodologique, professionnelle ou logistique. Ce sont des associations de patients (pour 60 % des établissements), des comités régionaux et départementaux d’éducation pour la santé (48 %), les universités (28 %), des associations professionnelles ou des sociétés savantes (26 %), et enfin les réseaux de santé (25%).
Que le patient soit à l’hôpital (86 %) ou en ambulatoire (81 %), ces activités d’éducation sont trois fois sur quatre organisées exclusivement dans l’enceinte de l’établissement (77 %). Elles ne concernent qu’un seul service de l’établissement dans 56 % des cas, mais on constate dans 44 % des cas des collaborations entre services.

Des activités pour le patient et son entourage
Les activités mises en place concernent en priorité le patient (99 %) mais également sa famille et son entourage (79 %). Elles sont surtout individuelles, reposant sur une transmission orale d’informations (97 %) et complétées par des informations écrites (85 %). Les apprentissages pratiques sont les plus répandus (73 %). Le traitement (72 %), la maladie (68 %), la surveillance (58 %) et le vécu du patient (58 %) y sont fréquemment abordés.
En moyenne, un établissement déclare développer 6 à 7 activités d’éducation du patient, avec au moins 6 activités pour 50 % d’entre eux. Dans la majorité des établissements, il s’agit d’activités liées au diabète (74 %), à la chirurgie (54%) et aux maladies cardio-vasculaires (50 %). Pour plus du tiers d’entre eux, ces activités concernent l’addictologie (47 %) et les maladies respiratoires (35 %). Enfin, un quart des établissements déclare des activités relatives à la pédiatrie (29 %), à la nutrition (28 %), aux maladies infectieuses (25 %) et à la néphrologie (23 %).
Selon les responsables, leurs activités ont pour objectifs de rendre le patient plus autonome dans la gestion technique de son traitement et de la surveillance de sa maladie (41 %), puis de lui faire acquérir des connaissances sur sa maladie et son traitement (38 %), mais également d’assurer le soutien de la motivation du patient ou de sa famille (21 %), d’adapter la vie quotidienne au traitement (19 %) mais également de prévenir les complications (19 %).

Des professionnels mobilisés
Les responsables d’activités d’éducation du patient sont le plus souvent médecins (40 %) ou infirmiers (38 %), loin devant les diététiciens (7 %), les sages-femmes (3 %) et les kinésithérapeutes (2 %). Dans près de la moitié des cas (49 %), un membre de l’équipe chargée des activités éducatives a suivi une formation spécifique de trente heures et plus. Seul un tiers des établissements (38 %) dispose d’une ou plusieurs personnes chargées de coordonner les activités d’éducation du patient dans l’établissement et moins d’un quart (22 %) d’un groupe ou d’une personne ayant un temps dédié à cette mission. Parmi ces derniers, 36 % déclarent un à trois équivalents temps plein et 26 % plus de quatre.
La formation permanente et initiale des soignants en éducation du patient constitue une attente importante des directions. Pour les responsables d’activités éducatives, les moyens limités en personnel (73 %) et en temps (72 %) constituent en effet un frein à leur développement.

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