mardi 12 octobre 2010

Privilégier la sécurité à la proximité

Selon Ipsos France, enquête réalisée à la demande de la générale de santé, 73% des Français considèrent qu’il faut privilégier la qualité et la sécurité des soins à la proximité géographique des hôpitaux et des cliniques.
Les Français mettent la qualité des soins et leur sécurité comme critère privilégié à la proximité des services. 88% d’entre eux souhaitent qu’une information officielle permette de comparer les tarifs, les prestations et les dépassements d’honoraires. 70% s’intéressent à un classement officiel des établissements hospitaliers par le ministère de la Santé. Mais ils ne sont que 40% à être confiants quant à l’évolution de cette qualité des soins dans les dix ans qui viennent. Plus de la moitié des personnes interrogées sont insatisfaits des services d’urgence, et un tiers de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des troubles psychiatriques.

Il y a longtemps que les patients ont compris qu’il vaut mieux aller vers des établissements performants et faire plus de 50 km quand il s’agit de maladies graves comme le cancer.
Le LIEN n’a guère d’illusion sur les données actuelles liées à la qualité des soins, étant donné que les établissements sont évalués sur des indicateurs de moyens et non de résultat, même s’il s’agit d’une avancée vers l’évaluation.
Il existe aussi un critère quantitatif en cancérologie et en chirurgie, c’est à dire lié au nombre d’actes pratiqués dans une année, partant du principe que les équipes qui pratiquent peu, perdent leur compétence et ce critère est un indicateur fort pour la réorganisation de l’offre de chirurgie dans les régions.
Les établissements qui n’atteignent pas le seuil exigé auront du mal à défendre le maintien de leur activité sur des arguments de qualité des soins, car leur point faible est le manque sinon l’absence de pratique de l’évaluation des résultats, évaluation toujours contestée par les professionnels, jamais exigée par l’assurance maladie qui finance les soins et leurs complications.
Nos institutions responsables de la qualité des soins en France, ministère de la santé et Haute autorité de santé, ont fait faire des pas de géants aux établissements grâce à la démarche d’accréditation puis de certification des établissements.
Même si la démarche de certification des établissements s’est donné des limites contestables du point de vue des patients, dans ses versions 1996-2009, comme l’absence d’impact sur la pérennité des organisations évaluées comme défaillantes, la faiblesse de la portée de ses recommandations en regard de l’enjeu de sécurité des patients, la tricherie des professionnels avec la complicité des directions lors de la visite des experts, l’absence de contrôles inopinés sur les points hors normes, la mise à l’écart de la démarche pour les EHPAD, il n’empêche que grâce à cette démarche, les établissements ont considérablement progressé.
Il faut espérer que la version 2010 aura, auprès des AES, agences régionales de santé, tout le crédit qu’elle mérite et engagera des inspections complémentaires si besoin.
Quant à l’accréditation des praticiens, autre démarche d’évaluation, hélas ! Elle reste une démarche basée sur leur volontariat et seulement financée dans le secteur privé, c’est à dire une exigence bien timide, et une vraie discrimination pour les patients du secteur public.

Tous ces sujets seront discutés lors des prochains États Généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients les 27 et 28 janvier 2011,
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